Le puits canadien ou puits provençal
L’installation du puits canadien s’inscrit dans la démarche globale de conception d’une maison bioclimatique. Son principe est simple : il consiste à faire circuler de l’air dans un canalisation enterrée dans le sol à une profondeur généralement comprise entre 1.60 m et 2.00 m où la température du sous sol est relativement constante tout au long de l’année, ses variations étant comprises entre 8 et 12 °C.
Schéma de principe du puits canadien
La canalisation joue le rôle d’échangeur thermique, l’air qui y circule se réchauffant l’hiver et se refroidissant l’été au contact des parois.
La longueur de cette canalisation est variable et ajustable en fonction des objectifs et des caractéristiques du sol, des longueurs de 30 à 50 m étant courantes pour un échange thermique satisfaisant.
Les besoins de chauffage liés au renouvellement d’air des locaux sont alors limités, les calories récupérées dans le sous-sol étant uniquement obtenues par le fonctionnement du ventilateur assurant la circulation de l’air dans le puits.
Cette installation peut être optimisée par l’installation d’une ventilation double flux à haut rendement (>= 90%) , le couplage des deux systèmes permettant d’économiser entre 45 et 50 % des besoins de la construction.
Si les principes de base sont simples, un certain nombre de précautions sont à prendre pour le bon fonctionnement de l’installation ainsi que sa pérennité.
Le choix du tuyau
Le choix du tuyau est un élément majeur, car l’air qui va être introduit dans la maison va transiter par ce conduit pendant des années ; aussi les précautions suivantes sont à respecter :
– La durabilité
– L’étanchéité du matériau et des raccords à l’air et à l’eau
– Le non dégagement de vapeurs toxiques
– Un bonne conductivité thermique
– Une mise en œuvre aisée.
Plusieurs possibilités existent sur le marché et sont aujourd’hui proposées par les fabricants de VMC. Ces solutions sont adaptées mais relativement coûteuses :
Parmi celles-ci, nous pourrons retenir :
1 – Les gaines annelées en PE pour puits canadien dont les caractéristiques sont les suivantes :
– Structure intérieure lisse fabriquée aves du PE non recyclé sans dégagement de solvant
– Une structure extérieure annelée qui maximise les échanges thermiques avec le sous sol
– Une bonne rigidité adaptée à un enfouissement supérieur à 1.60 m.
2 – Le polypropylène (PP)
– Ce matériau est recyclable à l’infini et de dégage pas de vapeurs nocives
– Il est disponible en barres de 3 à 6 m, son système de jointoiement le rendant étanche à l’air et à l’eau et au gaz tel le radon
– Adapté au curage haute pression
3 – Le grès vitrifié qui présente des qualités particulièrement adaptées à la réalisation de puits canadien
– Résistance mécanique
– Rugosité faible permettant un entretien facilité
– Très bonne conductivité thermique permettant un échange thermique optimisé.
L'entrée du puits canadien sous la maison
La qualité de mise en œuvre
La pose doit être réalisée en commençant au point bas du réseau. Le puits doit avoir une pente constante et continue (de l’ordre de 2 à 3%) afin d’éviter tout phénomène de condensation et formation de zone de rétention d’eau qui pourraient conduire à la formation de micro-organismes et de moisissures.
Cette pente est également nécessaire au nettoyage du puits à intervalles réguliers. Pour cela ; un regard doit être situé à l’entrée de la construction et relié au réseau d’évacuation des eaux usées.
La qualité de l’enrobage
Afin de maximiser les échanges thermiques entre les parois du puits et sous-sol, les canalisations doivent être recouvertes de sable 0-3 mm qui sera détrempé au jet avant remblaiement de la tranchée afin de lui permettre de bien adhérer au conduit et augmenter le contact avec le sous-sol.
La tranchée est creusée sur 40 mètres de long à 2 mètres de profondeur